Alaska, the last frontier

Début septembre, je suis partie à la découverte du 49e Etat des Etats Unis : l’Alaska, que l’on surnomme : « la dernière frontière ». Ce surnom évoque à juste titre les grands espaces, une nature indomptée, Jack London, l’Aventure avec un grand A…

L’aventure se mérite car le vol est long mais il constitue déjà une invitation à la découverte et l’éblouissement. Nous survolons l’Europe du Nord puis apercevons les glaces du Groenland avant de pénétrer au-dessus de l’Alaska par le nord!

Contre toute attente, je ne vois pas ou très peu de neige. Tout d’abord montagneux, le paysage s’aplanit au fur et à mesure que l’on approche d’Anchorage.

Le vol sur Fairbanks nous permet d’apercevoir le mont Denali (anciennement Mc Kinley), le plus haut sommet d’Alaska et d’Amérique du Nord qui culmine à 6193m.

L’Alaska a une superficie de 1 530 700 km², soit trois fois la superficie de la France. Elle représente 1/5 des 48 états du continent américain…Territoire immense où la nature est reine.

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Arrêtons-nous sur le drapeau de l’Alaska. Il est beaucoup plus poétique que la plupart des drapeaux et révèle cet attachement et ce respect de la nature. Peut-être est-ce parce qu’il a été inventé par un jeune garçon de 13 ans, Benny Benson, en 1927, bien avant que l’Alaska n’intègre les USA?

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Sélectionné parmi 700 dessins, Benny a choisi de représenter le bleu du ciel et du myosotis, fleur de l’Alaska. Quant aux étoiles, on  reconnait l’étoile polaire symbolisant, l’État le plus au nord de l’Union et la Grand ourse, synonyme de force.

Fairbanks fait partie de la région « intérieure ».  Entourée de forêts, la présence humaine y est discrète. C’est pourtant la deuxième ville du pays, après Anchorage avec seulement 32 000 habitants ! Vous pensiez peut-être qu’Anchorage était la capitale?? Eh bien non, cet honneur revient à Juneau située au sud de l’Alaska, et qui n’accueille que 30 000 habitants! Sa particularité réside dans son mode d’accès : on ne peut y aller que par bateau ou par avion car aucune route ne la dessert! Etrange pays!

Fairbanks ne ressemble pas aux villes américaines que l’on connaît! Aucun building, le plus haut bâtiment doit avoir cinq étages! Pas de klaxon, pas d’embouteillage, peu de boutiques… Elle est une ville étape entre la côte sud et l’Océan arctique. Ses origines remontent à 1902 lorsque Félix Pedro découvrit de l’or dans les environs. La ville se développa alors rapidement attirant des centaines de prospecteurs.

Un arrêt au Morris Thompson Cultural and Visitors Center vaut vraiment la peine. Une petite exposition permet de découvrir la vie locale selon les saisons. De nombreuses animations (films,danses, réalisations d’objets typiques, bibliothèque…) sont proposées tout au long de l’année.

Le centre ville de Fairbanks se visite facilement à pied. Une multitude de petits musées offrent la possibilité d’en apprendre un peu plus sur son histoire, sa vie locale… Le musée de la Mine, le musée des chiens de traîneau, le bureau de la célèbre Yukon Quest, la course de chiens de traîneau la plus célèbre. Elle a lieu chaque année en février depuis 1984 et couvre  1600 km de Whitehorse à Fairbanks!

Le musée de l’Automobile est une belle surprise. Qui aurait cru  qu’il y ait un tel musée au milieu de l’Alaska !

Le Foutainhead Antique Auto museum expose environ 80 voitures construites dès 1898 : la Hay Hotchkiss, une Cadillac de 1903, la dernière Argonne de 1920, une Owen-Magnetic de 1917 , une Sheldon Runabout la première voiture construite en Alaska… Toutes en parfait état de marche (mais un peut trop restaurées à mon goût). On peut voir l’atelier de restauration et une ou deux voitures dans l’état d’origine.

L’exposition est agrémentée par une belle collection de vêtements d’époque, rendant l’ensemble un peu plus vivant.

Mais le musée qui m’a le plus touchée – et qui est incontournable lorsque l’on se rend à Fairbanks – est le museum of the North. Installé sur le campus universitaire, dans un bâtiment à l’architecture contemporaine sobre et élégante, il présente les différentes tribus d’Alaska, leur mode de vie, les animaux et également une belle section d’art contemporain.

Pour les plus jeunes ou pour ceux qui cherchent plus de divertissement, je leur conseillerai le Pioneer Park. Il s’agit d’un village reconstitué du début du XXe siècle avec ses petites maisons en bois. On y trouve un bateau à aube qui naviguait sur la rivière Nenana, une exposition qui retrace l’histoire de la ville, un musée sur l’histoire des bush pilots et surtout un théâtre où l’on donne tous les soirs une représentation humoristique mêlant chants et french cancan qui vaut vraiment la peine d’être vu.

On peut aussi se divertir en se prenant pour un chercheur d’Or. Tout près de Fairbanks, on peut acheter un petit sac de terre à rincer dans une bassine jusqu’à ce que de l’or apparaisse. En 2h, on prend vite conscience de la difficulté de cette activité. C’est un travail physique, on a très vite mal au dos, les mains toujours dans l’eau et l’on imagine alors ce qu’ont pu vivre les chercheurs d’Or à la fin du XIXe siècle… un travail harassant dans des conditions hostiles et sans garantie de résultat! Heureusement chez Gold Daughters, on est sûr de trouver de l’or!!

Fairbanks est une petite ville, très étendue. On vit déjà dans la nature. Mais si l’on souhaite s’aventurer un peu plus loin, on peut se rendre en 1 heure de route à Chena Hot Springs. On peut se baigner dans les sources d’eau chaude, mais aussi voir un musée de glace et faire de grandes balades à pied, en quad ou encore en chien de traîneau dans la nature environnante qui est superbe.

Mais le clou du spectacle reste les Aurores Boréales. Fairbanks est le lieu idéal. Il faut s’éloigner un peu de la ville car il ne faut pas que les lumières artificielles interfèrent.

Bien souvent, on s’y rend avec un photographe car c’est un véritable challenge de réussir à faire de belles photos des Aurores boréales. Il faut être sur place vers 23h00 et se préparer à y rester jusqu’à 3h00 du matin! Heureusement tout est prévu. On peut se mettre à l’abri dans une yourte ou une cabane chauffée. Du café, du thé  et des petits gâteaux sont à disposition pour reprendre des forces. Pensez à prendre des vêtements chauds (bonnet, gants, écharpe), mais surtout une lampe de poche pour se déplacer, une batterie de rechange ou une carte mémoire supplémentaire et un pied pour l’appareil photo…mais pensez surtout à regarder ce spectacle extraordinaire, plein de poésie et si émouvant. On imagine souvent des traînées vertes dans le ciel mais c’est bien plus que cela. Ces longs voiles de lumières peuvent virer du rose au violet et dessinent parfois une forme ovale. C’est un spectacle inoubliable.

Il est temps d’explorer la région ! Cap au nord, au-delà du cercle polaire, à travers le bush! Nous prenons la Dalton highway, l’unique route qui relie le nord au sud en passant par Fairbanks. On est d’abord saisi par l’immensité des paysages, des forêts à perte de vue. Puis on voit apparaître le fameux pipeline qui transporte le pétrole de Prudhoe Bay sur l’Océan Arctique jusqu’au sud de l’Alaska à Valdez où il sera ensuite exporté. Nous le suivrons tout le long du chemin.

La route n’est pas très large et on ne croise que quelques camions. Petit à petit, la végétation change. Les grandes étendues de forêts disparaissent au profit de la taïga. Nous traversons la rivière Yukon qui signifie « grande rivière » en langage indien kutchin et qui porte bien son nom : 3185 km de long.

Le parallèle 66° 33′ 48 ‘ de lattitude nord correspond au cercle polaire. Arrêt obligatoire pour immortaliser ce moment. Ce parallèle marque le début du jour polaire lors du solstice de juin ou de la nuit polaire lors du solstice de décembre.

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Nous arrivons en fin d’après-midi à Coldfoot, la dernière étape avant l’océan arctique (à 400 km quand même). Dernier poste d’essence, dernier hébergement. On est vraiment au bout du monde. Au début du XXe siècle, Coldfoot était un camp de chercheurs d’or. Abandonné, il retrouve un second souffle avec la construction du pipeline. D’ailleurs le seul »hôtel » de Coldfoot a été aménagé dans les anciens baraquements des ouvriers du pipeline. Il y a aussi un petit restaurant, une poste et un aérodrome !

Nous reprenons la route vers le nord. Cette fois, la taïga laisse la place à la toundra. Le paysage est plus aride et la température beaucoup plus fraîche. Nous montons jusqu’au col Atigun (1444m) et trouvons la neige. Nous sommes le 5 septembre !

Retour à Fairbanks en avionnette depuis Coldfoot. Malgré le mauvais temps, l’émotion est a son comble : impression d’avoir été dans les endroits les plus reculés, respect pour cette nature indomptée à laquelle l’homme doit s’adapter !!..Les gens qui vivent là ont un caractère bien trempé et c’est une vraie leçon de vie. Ils ne bravent pas que les intempéries, les distances, mais aussi la solitude. C’est toujours un choix de leur part et notre vie confortable nous paraît tout à coup bien luxueuse.

Si la nature est reine et si les alaskiens semblent la respecter, il n’en n’a pas toujours été ainsi. Ce territoire a toujours été convoité pour ses richesses : l' »or poilu » au XVIIIe siècle (la chasse des animaux à fourrure, des millions de loutres furent massacrées), l’or jaune au XIXe siècle puis l’Or noir de nos jours. Contre toute attente (pour un européen), il est encore possible de chasser certains animaux comme le caribou, l’élan et même l’ours…Ce qui explique tous ces animaux empaillés que l’on trouve dans tous les lieux publics (dès l’aéroport de Fairbanks, dans les halls d’hôtels ou de restaurants…). J’ai du mal à m’y faire…

La rencontre avec Mary Shields sera inoubliable. Jeune femme, elle a abandonné ses études et sa vie dans l’Est des USA pour venir s’installer dans une cabane au fond des bois en Alaska puis elle est devenue musher  et fut la première femme à remporter la course Iditarod en 1974 ! Aujourd’hui, elle a son élevage de chiens de traîneaux et nous reçoit pour nous raconter sa vie avec ses chiens. Quelle leçon de vie !

Dernière étape de ce fabuleux voyage : le parc Denali entre Fairbanks et Anchorage. Pour nous y rendre, nous prenons un train à la toiture transparente, ce qui nous permet d’apprécier le paysage. Le train semble être d’un autre âge, il roule lentement, et il y a une plateforme, ce qui est bien agréable pour prendre des photos….

Denali signifie en athabascan « le plus grand » et c’est le nom du sommet qui se trouve dans ce parc (6193m), ce qui en fait aussi le plus haut sommet du continent nord américain. Le parc national s’étend sur 24 585km² soit l’équivalent de 4 départements français. Il est connu pour héberger de nombreux oiseaux et mammifères comme le grizzli, le caribou, l’élan, le mouflon de Dall mais aussi le loup, le lynx… Les voitures individuelles ne peuvent pas circuler dans le parc. On le découvre en navettes, d’anciens bus scolaires. Le chauffeur donne un tas d’explications tout en conduisant et cherchant  d’éventuels animaux. Tous les passagers sont attentifs et scrutent l’horizon jusqu’au moment où quelqu’un crie « stop » et indique ce qu’il a vu. L’excitation est à son comble et nous avons été gâtés de voir le BIG 3 : le caribou, l’élan et le  grizzli.

La journée se termine sur des paysages époustouflants ravivés par les chaudes couleurs d’automne …

Le retour à Paris approche mais je sais déjà que ce voyage m’a beaucoup touchée. Ici, la nature n’est pas inhospitalière, elle est simplement à l’état pur. C’est l’homme qui doit s’adapter et surtout la respecter. Parmi toutes les personnes que j’ai rencontrées, aucune n’a émis le souhait de partir.  Beaucoup avaient fait le choix de venir s’installer en Alaska. Certains venaient de très loin, souvent des grandes villes de l’Est, Chicago, Boston et même une personne d’Australie ! Ce choix leur semblait une évidence…

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