Je suis partie me déconfiner en Zambie

Après des mois et des mois bloquée au sol à cause de ce satané virus ça y est le grand départ tant attendu approche ! Enfin cette expédition zambienne qui me tient tant à cœur va pouvoir partir !

Allez hop j’attrape mon sac et mes meilleurs compagnons de voyage : lampe frontale et jumelles ! Accessoires indispensables pour tout bon safari !

Nous partons pour le parc national de Liuwa, l’un des endroits les plus inaccessibles au monde à l’ouest de la Zambie, à la frontière angolaise. C’est un parc particulièrement peu visité, ancienne réserve de chasse du roi Lozi, sans qui, aujourd’hui encore, rien ne se décide dans la région, même au niveau gouvernemental. Nous prendrons le temps de faire un arrêt aux très belles chutes de Ngonye qui s’étendent en forme de fer à cheval au milieu de roches et de sable blanc.

Sur une route chaotique puis une longue piste, Tristan, notre guide,  nous explique que le risque à l’arrivée est de s’ensabler …Oh, qu’est-ce qu’un peu de sable face aux immenses plaines de Liuwa qui s’offriront à nous !

Mais une fois passé le bac nous découvrons les joies de la pelle pour désensabler notre véhicule. Allez encore un petit coup ou deux et c’est reparti, nous atteignons enfin notre camp au beau milieu du parc. Liuwa se mérite mais nous sommes récompensés par les cris de hyènes et le cris sourd des gnous à la nuit tombée.

 

Au petit matin nous partons découvrir les grandes plaines, terrain de jeu des gnous. En cette période de grande migration, leur voyage s’achève ici, ils sont là par milliers à paître paisiblement au milieu des étendues de lys de feu, d’herbes rases et autres fleurs jaunes et mauves. Ici, ils sont assurés d’avoir un accès à l’eau puisque, dans quelques semaines, la plaine sera même entièrement inondée. Ce parc, où nous n’avons croisé que 4 ou 5 voitures tout au plus durant notre séjour de 5 jours, abrite pas moins de 10000 Lozi répartis en plusieurs villages qui vivent au milieu de la faune sauvage, principalement de la pêche. Ils nous réservent un accueil chaleureux, l’un des pêcheurs nous offre un poisson chat fumé, fruit de sa récolte du jour. Même dans les endroits les plus reculés, le partage reste de mise.

 

Nous déambulons à travers les forêts de bois de rose sur les traces d’un guépard ayant laissé le reste de son déjeuner aux vautours. Nous repartons en direction de notre camp non sans observer longuement une maman chacal venant nourrir ses deux petits à l’entrée de la tanière. Sur le chemin du retour, le balai incessant des oiseaux nous accompagne : grues royales, grues caronculées, serpentaires, ombrettes, jabirus, aigles pêcheurs, balbuzards, aigle martial, rolliers, pour ne citer qu’eux. Une explosion de couleurs qui se détachent sur le ciel gris orageux.

Nous quittons le sable blanc de Liuwa pour la terre glaise, noire de Kafue où se côtoient pas moins de trois biotopes. Ce parc, grand comme deux fois l’île de France, offre la plus grande diversité d’antilopes. Nous gagnons en confort puisque nous séjournons en camp de toile et en profitons pour nous lever avant le soleil afin de partir tout au nord vers les plaines de Busanga.

Cette fois-ci ce sont les cobs de Lechue que nous retrouvons par milliers, excellente réserve de nourriture pour les fauves. Nous observons également les majestueuses antilopes rouannes, les pukus, quelques buffles…A notre grand regret, les prédateurs ne sont pas au rendez-vous aujourd’hui. Nous rebroussons chemin non sans mal car un orage s’est abattu dans la forêt de Lufupa, rendant la piste très gadouilleuse mais il en faudrait bien plus pour effrayer Maurice, notre chauffeur intrépide. Enfin nous approchons du camp. Nous avons pris du retard à cause de l’état de la piste, il fait nuit et nous sommes fatigués de notre longue journée mais rien de tel que deux gros lions couchés sur le chemin pour redonner de l’énergie à tout le monde ! Tant pis, le repas attendra nous prolongeons notre safari pour les regarder prendre possession de ce nouveau territoire tandis que les lionnes se préparent à partir en chasse.

Nous descendons plus au sud du parc. Nous retrouvons le bonheur d’un camp pré-monté en bordure de rivière où viennent se désaltérer toutes sortes d’espèces. Cerise sur le gâteau, le camp est privatisé pour nous ! Dans l’après-midi, nous partons à pied pour un safari sur les traces des plus petits animaux (pics de porc épics, mue de mamba noir, termitières.) et des différentes espèces de fabacées qui ajoutent du relief au bush. Nous rentrons à l’heure où le soleil se couche.

Pour notre dernière journée de safari, nous suivons les méandres de la rivière Shishamba. Nous savons qu’une famille de lions y a été vue récemment. Nous déambulons longtemps à travers les arbres à saucisse, végétation favorisant également la présence des léopards. Tout à coup un touraco vole au-devant de nous. Maurice nous compte une légende de chasseurs. Selon eux, lorsqu’on peut observer un touraco c’est l’annonce d’une rencontre animalière intéressante…En effet encore 5 minutes et sous cette chaleur étouffante nous trouverons à l’ombre d’un arbre, venant s’abreuver à la rivière, un magnifique léopard que nous observons longuement et qui, pour sa part, se fiche bien de nous.

 

Après un barbecue de roi au milieu de la savane, nous poursuivons notre traque des lions. En chemin, nous trouvons guibs harnachés, aigle martial, phacochères, hippopotames quand, tout à coup juste en face de notre véhicule, traverse un lionceau. Celui-ci rejoint la tribu pour sa sieste. Un groupe de 3 lionnes et 7 bébés occupés à téter. Nous sommes très chanceux pour ce dernier safari et même si l’on peut douter de la véracité des dires des chasseurs, nous avons quand même envie d’y croire, puisque juste avant de trouver les lions nous avons croisé un second touraco… Nous retrouvons notre camp pour une dernière soirée à observer les étoiles au coin du feu.

 

Nous retrouvons la civilisation en partant vers Lusaka. Tout au long de la route se succèdent des petits villages faits de maisons en terre et en ciment, parfois dressées à la hâte et dans l’illégalité. Les terres exploitables devenant plus rares au sud du pays, les personnes s’installent ici pour exploiter le charbon en espérant une vie meilleure. La covid n’est pas vraiment un problème majeur dans ce pays ou l’espérance de vie en bonne santé est de 36 ans et ou le sida fait des ravages.

Ce voyage de déconfinement par excellence, puisqu’au cœur d’une nature intacte, s’adresse aux amateurs de safari avertis, aimant l’aventure. On y trouve de nombreuses espèces d’animaux, mais il faut aussi savoir apprécier la beauté des grands espaces lorsque la faune est plus difficile à observer. Le calme règne partout et l’on se retrouve seul avec les animaux pour observer les plus belles scènes de vie que la nature a à offrir. Rejoignez-nous pour le prochain départ:  https://www.explo.com/circuit-zambie-aux-frontieres-du-zambeze

 

 

 

 

One thought on “Je suis partie me déconfiner en Zambie

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  1. J’ai participé à ce voyage. J’en avais déjà fait pas mal: Afrique du Sud, Kenya, Tanzanie, Namibie, et même Malawi avec incursion dans l’Est de la Zambie etc. Celui-ci, qui m’avait quand même semblé être à un tarif un peu élevé, a justifié pour moi son prix par son caractère particulièrement sauvage et la quantité autant que la qualité des animaux, leur approche sans crainte, l’absence de touristes, les rencontres avec quelques Zambiens, (des Zam très bien au demeurant,) nous étions dans un monde à l’état sauvage, comme je n’en avais jamais vu.
    L’hébergement sous tente m’a été particulièrement agréable, permettant l’ écoute de la vie nocturne, et pas seulement des oiseaux aux cris étranges (il y en avait même un qui criait le matin à tue tête « Poutine..T’es vieux » enfin c’est ce que j’ai compris )
    On a franchi des rivières sur des bacs de fortune à traction archaïque. Personne ne nous a jamais quémandé quoi que ce soit, mais nous étions plutôt l’objet d’une curiosité sympathique. Nous étions un petit groupe de 4 avec Gwendolyn, 4 plus Tristan, un jeune guide français sorti de nulle part, qui connaît la faune et la flore comme sa poche, et aussi Maurice, qui connaît les mauvaises pistes comme sa pioche (et sa pelle ) pour nous sortir des ensablements. Il à toujours reigné une ambiance sympa entre nous, entraide pour monter les tentes, faire la cuisine, (il y avait même du chocolat chaud au petit déjeuner)
    Je redoutais un peu le confort rustique des tentes pendant 6 nuits, mais les sites comportent des douches chaudes,- prévoir cependant une lampe de poche sérieuse-
    (Autre précautions un répulsif pour les moustiques à certaines heures au bord de l’eau.)
    Une mention spéciale à Gwendolyn qui pour une bureaucrate fait preuve d’un regard affuté pour repérer un léopard dans un ravin, une famille de lions paisibles, et toujours debout, compléter Tristan à qui pourtant rien n’échappe…
    Ce n’est pas un voyage comme on en fait au club Med, c’est vraiment un voyage d’»Explorator », une aventure pleine d’imprévus, pas de tous repos, peu de téléphone, pas souvent de Wifi mais on en revient comme d’un autre monde… pour moi fatigué, mais émerveillé.
    Merci à toutes mes compagnes de voyage et à nos accompagnateurs. J’ai mis longtemps à redescendre sur terre
    Alain

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