Kazakhstan (КАЗАХСТАН) – voyage de reconnaissance.

Le Kazakhstan c’est l’immensité ! 5 fois la France, presque l’Inde… Effectuer un voyage de reconnaissance dans un tel pays revient à peu près à chercher une aiguille dans une botte de foin…

Serge, Patrick (deux voyageurs expérimentés, habitués de longue date aux routes d’Explorator) et moi-même, sommes partis sans a priori, tous sens ouverts dans cette vaste nouveauté…

Notre aventure a commencé par la découverte d’Air Astana, excellente compagnie aérienne qui nous a accompagnés de bout en bout de notre périple. Avions impeccables, personnel aussi affable que compétent, d’une ponctualité d’horloge tant pour les vols domestiques qu’internationaux… Une révélation presque impensable pour les habitués des aéroports que nous sommes…

Avant de vous faire partager notre expérience, quelques mots sur ce pays.

Les premiers Kazakhs étaient des nomades musulmans, issus de tribus turco-mongoles qui émigrèrent aux alentours du XIIIème siècle et furent unifiés au XVIème siècle. Puis vinrent les russes qui annexèrent la région. Celle-ci, du fait de son immensité, fut un territoire assez naturel de déportation pour l’Empire Russe puis pour l’Union Soviétique. Les Tchétchènes, les allemands vivant en Russie furent déportés au Kazakhstan… Une importante immigration russe eut lieu également dans les année 50-60 pour y développer l’élevage. Si bien que l’ethnie Kazakh ne représente plus, aujourd’hui, qu’un peu plus de 50% de la population du pays. L’autre moitié étant composée de slaves (Russes, Ukrainiens, Biélorusses, Polonais), de minorités issues du Caucase (Ingouches, Tchétchènes, Géorgiens), des pays baltes, d’Asie centrale (Ouïgours, Ouzbeks, Kirghizes) et d’autres peuples d’origine turco-mongole (Tatars, Bachkirs)…

Ce fut aussi un lieu d’exil commode pour le pouvoir tsariste puis soviétique. Dostoïevski, Soljenitsyne eurent ainsi l’opportunité bien involontaire de découvrir le pays…

Quant aux Kazakhs, ils furent fermement priés par l’Union Soviétique, cette mère attentive, d’abandonner leur mode de vie nomade et de produire, comme les autres frères de l’Union, de façon sédentaire, dans le cadre d’une division « rationnelle » du travail …

Le Kazakhstan, c’est aujourd’hui un peu moins de 20 millions d’habitants dilués dans 2 725 000 km2… Un peu comme si la France comptait … 4 millions de français sur son territoire…

Le pays est divisé en 6 provinces :

kazakhstan-provinces

Almaty (Алматы) fut notre première découverte. Ancienne capitale du pays jusqu’à ce que le président Nazarbayev en décide autrement en 1997 par un décret soudain qui étonna tout le monde…

Almaty, littéralement la « ville des pommes », est boisée, agréable à vivre. Elle est, avec son opéra et ses théâtres, le poumon culturel du Kazakhstan depuis le XIXe siècle.

Les quelques images fortes que nous retiendrons d’Almaty seront marquées du sceau de la richesse culturelle avec son exubérante cathédrale de la Sainte Ascension, la qualité des bronzes de ses monuments mémoriels, le foisonnant musée Kasteyev… :

Encaissée, entourée de montagnes qui offrent sur la ville de beaux points de vue, elle est le point de départ vers plusieurs sites naturels de grand intérêt comme Altyn Emel et ses dunes, le canyon de Charyn, les lacs Kaindy ou Kolsaï…

S’agissant des grands espaces, les photos s’avèrent souvent impuissantes à restituer l’immensité. Voici donc quelques vidéos qui peuvent en donner l’avant-goût …

Les reconnaissances sont des moments privilégiés de découvertes en primeur mais parfois aussi de déconvenues… Tel fut la cas de notre échappée vers la région de Shymkent…

14 heures de train vintage pour aller d’Almaty à Tulkubas (district de Shymkent) puis route vers la réserve d’Aksu Djabagly. Bref, toute une expédition pour effectuer une sympathique randonnée dans un gentil paysage préalpin… Une sensation une peu en deçà de ce que notre interminable acheminement pouvait laisser espérer… Nous fûmes néanmoins récompensés de notre peine largement inutile par un émouvant concert informel de « dombra ». Jugez-en ….

Quittant nos pré alpes, nous nous dirigeâmes vers Turkestan et primes 3 heures de route de plus pour y admirer le seul  édifice timouride du pays, le mausolée  Khoja Ahmed Yasawi ! Très belle architecture, avec notamment une remarquable coupole qu’il était interdit de photographier de l’intérieur (cf photo ci-dessous, néanmoins…)…

Passée l’intense émotion éprouvée à la contemplation de cette merveille, nous finîmes la soirée dans la ville de Turkestan, une sorte d’agglomération triste et informe, « in the middle of nowhere » comme aurait pu l’écrire David Livingstone… Il ne nous restait plus, le lendemain, qu’à opérer la manœuvre exactement inverse : Turkestan – Shymkent – Almaty (cette fois en avion), cette dernière étant la seule étape raisonnable pour continuer notre périple vers des lieux dignes d’intérêt touristique… Cette parenthèse autour de Shymkent fut, à l’unanimité, jugée peu convaincante pour les voyages à venir… Donc, inutile de la chercher dans le nouveau voyage que nous programmons désormais…

Une troisième région se révéla passionnante à découvrir à … 2000 km d’Almaty, au bord de la mer Caspienne, le Manguistau. L’avion est, sans hésiter, le meilleur moyen d’accès à cette région qui, par son immensité et ses ressources énergétiques encore sous exploitées, rappelle un peu le Far West… Aktau (АКТАУ), la capitale, agréablement située au bord de la Caspienne, semble, par les transformations urbaines rapides qu’elle subit, en train de passer en accéléré de l’ère soviétique à la modernité… On devine aisément que cette région est un des pôles de croissance du Kazakhstan.

Nous quittâmes rapidement Aktau et ses infrastructures énergétiques pour nous enfoncer dans le vide désertique. Nous primes la route pour le canyon de Bozzhira en faisant cap au Sud Est. A peine sortis d’Aktau nous nous enfonçâmes dans la dépression de Karakyia qui nous mena à -132 m au-dessous du niveau de la mer, l’endroit le plus bas de la planète !…

Nous fûmes désormais avec notre 4X4, seuls au monde au milieu de l’immensité, de canyons à couper le souffle, à peine ponctués de discrets sanctuaires soufis qui font encore aujourd’hui, l’objet de pèlerinages réguliers.

Ici encore, la vidéo va restituer plus d’ampleur :

Changement de style avec Astana, la capitale du Kazakhstan, ville « futuriste », voulue par le Président Nazarbayev qui fit appel pour la construire aux meilleurs architectes internationaux du moment. En 1997, Astana détrôna donc Almaty de son rôle de capitale.

Astana, c’est aussi une capitale qui a vu émerger en quelques années des édifices religieux très impressionnants comme la mosquée Khazret Sultan :

et la cathédrale de l’Assomption, russe orthodoxe, récemment inaugurée par Wladimir Poutine :

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En résumé, on peut dire que le Kazakhstan est un immense pays de nature, ponctué de sites culturels de très belle qualité, une population qui, lorsqu’on la croise, essentiellement dans les grandes villes, est très proche dans son comportement du mode occidental. Nous sommes à des années lumières de l’obscurantisme wahhabite…  :

Un pays, loin d’être banal !

Hervé TRIBOT LA SPIERE

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