Russie, la poésie de l’hiver

De retour de Russie, mon émerveillement ne faiblit pas. L’hiver en Russie est un coup de foudre. J’ai été plongée dans un univers féérique.

Suivez-moi, je vous y emmène.

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Je suis partie fin février dans le nord-ouest de la Russie, dans une région que l’on appelle l’Anneau d’Or. Cette appellation- créée dans les années 60 pour sauver le patrimoine – est entrée dorénavant dans le vocabulaire courant. Elle détermine un ensemble de villes historiques situées au nord-est de Moscou entre la Volga et la Kliazma. Installées sur des terres noires et fertiles appelées opolié, ces villes, souvent princières, se sont développées au Moyen-Age et sont un témoin incontournable de la Vieille Russie.

Au-delà de l’aspect historique, on ne peut rester indifférent devant tant de beauté et de richesses. Dans les kremlins en briques rouges ou blanchis à la chaux rivalisent les églises aux bulbes dorés ou aux coupoles bleues étoilées! Tout bruit est atténué par la neige, ce qui rend l’atmosphère encore plus intemporelle.

Les musées regorgent de trésors et laissent le visiteur ébloui. On y admire des fresques, icônes, bijoux, émaux de Rostov, riza ou oklad (revêtement métallique, souvent en argent, parfois tout en perles qui protègent l’icône)… Depuis les monastères, s’élèvent les chants liturgiques et le tintement des cloches. Tout un univers qui nous semble bien lointain.

Dans l’imaginaire collectif, la Russie est associée au froid, aux forêts de bouleaux à perte de vue, aux vastes plaines recouvertes de neige…..On retrouve tout cela mais la couleur est très présente, comme pour combler le manque de lumière. Les maisons se parent de couleurs vives et les fenêtres encadrées de dentelles de bois sont autant d’invitation à découvrir un intérieur chaleureux.

 

Contre toute attente, sous ce grand manteau blanc, l’hiver est une fête. Associé à de multiples activités physiques, l’hiver en Russie n’invite pas au repli mais au partage, aux rencontres… En pleine ville, il n’est pas rare de voir les enfants faire de la luge,  les familles faire du ski de fond ou les hommes aller pêcher sur les rivières gelées (la pêche étant le sport national). Les moins hardis feront juste une balade au grand air.

Il est possible également de faire des activités liées au grand nord comme des balades en traîneau à cheval ou en traîneau à chien (plus physique, mais émotion garantie !)

La fête de la Maslenitsa est un moment inoubliable.  Cette grande kermesse populaire -probablement la fête russe la plus gaie – a lieu juste avant le Grand Carême. Pendant une semaine, les villes sont en fête : spectacle de rue, petites échoppes vendant les fameux blinis (symbolisant le soleil) mais aussi des boublikis, des chachliks, du poisson fumé…! La semaine se termine en brûlant un mannequin de paille, mascotte de la Maslenitsa qui marque la fin de l’hiver…

Chaque étape a son charme et ses attraits mais il en est une qui m’a particulièrement plu. Il s’agit de Plioss : petit village de 3000 âmes au bord de la Volga. Pas de Kremlin ou de passé historique, juste le charme désuet d’un village un peu hors temps.

Il existe quand même une pépite pour les amateurs d’art : le musée Lévitan. Isaac Lévitan est considéré comme l’un des plus grands peintres de paysages du XIXe siècle. Enseignant la peinture de paysage, il aimait l’Ecole de Barbizon et particulièrement Camille Corot. Lévitan a travaillé à Plioss plusieurs étés.  Ses tableaux rappellent quelques lignes de Tchekhov, son grand ami : « Un instant, je me sentis comme sous le charme de quelque chose de très connu, il me semblait qu’il y a longtemps, dans mon enfance, j’avais déjà vu ce panorama. »

Il y a maintes façons de découvrir un pays et la cuisine est un des moyens de comprendre la vie et les traditions d’une région. C’est en allant sur les marchés que j’ai découvert combien les russes sont attentifs à ce qu’ils mangent. Beaucoup de petits vendeurs, souvent des dames âgées, vendent les produits de leur jardin. On est assuré d’avoir des produits cultivés sainement, sans pesticide ou conservateur. Cela améliore le revenu de ces « babouchkas » et ravit les jeunes citadins à la recherche de produits de qualité : baies fraîches ou en conserve, champignons séchés, miel,  poisson fumé, tvorog (fromage blanc style faisselle)…Les russes sont également friands de charcuterie, j’ai même trouvé du saucisson d’ours!

Nous, français, sommes très curieux de découvrir la cuisine locale lorsque nous voyageons. La cuisine russe offre bien des surprises. Un repas traditionnel se compose souvent de zakouskis :  des entrées à base de charcuterie, poisson  fumé ou salade de tomates et de concombre, pirojkis (petits pains fourrés), d’une soupe (bortch à base de betteraves, solianka, schi à base de choux ) puis d’un plat chaud (souvent une viande) mais aussi des pelmenis (sorte de raviolis).

Le tout accompagné de kvas (jus à base de pain fermenté), de mors (jus d’airelles) ou encore de medovoukha, l’hydromel local. Mais le plus souvent on boit du thé, parfois encore servi dans un samovar. Le thé fait vraiment partie intégrante de la vie russe.

 

 

Je prends la direction du nord, direction Arkhangelsk. La route – une deux voies – est dégagée, mais impressionnante. Autour de nous, les étendues de neige, la forêt et quelques maisons éparses.

Posé au bord d’un lac gelé, le monastère de Kirillov – un havre de paix et de silence – semble être au bout du monde.

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C’est sur ces images que mon voyage se termine. J’espère que, comme moi, vous aurez été séduits par la magie de la Russie.

Nathalie Evrard


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