Voyage au nord Vietnam

En route pour le « dragon de l’Asie » : le Vietnam qui doit son surnom à la forme de son territoire. Que sais-je de cette destination ? Pas grand-chose si ce n’est quelques images de guerre, de rizières et un bon conseil en poche : traverser doucement la route mais ne jamais s’arrêter pour éviter les accidents avec les scooters.

Je suis accueillie chaleureusement par Minh dans une atmosphère chaude et humide de fin de printemps. Nous prenons la route au milieu d’une circulation dense et déjà je découvre des hordes de scooters. Nous nous mêlons aux passants pour aller déguster un Phό, soupe traditionnelle à base de bouillon, de pâtes et de poulet que les vietnamiens apprécient au petit déjeuner.

Hanoï est en effervescence : pousse-pousses, scooters, magnifiques constructions coloniales, restaurants typiques, marché aux multiples épices, fruits et poissons séchés et salons de massages se succèdent de façon anarchique et confèrent à la ville un charme fou.

Je retrouve le groupe de voyageurs partis quelques jours plus tôt à la découverte du sud et du centre du pays. Nous poursuivons l’aventure en direction de la mythique baie d’Halong. Cette espace de 1500 km², inscrit au patrimoine de l’Unesco est, il faut le reconnaitre, victime de son succès et surchargé de nombreux bateaux circulant dans la baie mais par chance nous profitons d’une belle journée ensoleillée qui nous permet d’admirer facilement les formations karstiques, souvent plongées dans la brume.

Le lendemain, après un dernier tour dans la baie au milieu des silhouettes fantomatiques, nous quittons notre jonque pour le village rural de Ky son. Après 2h30 de route pendant lesquelles nous prenons plaisir à observer la large gamme de marchandises transportées sur les scooters et à repérer les affiches de propagandes, nous arrivons à notre hébergement de Ky Son où oiseaux et flore prospèrent. Nous passerons la nuit dans une habitation typique de la région et dînerons dans ce qui fût une ancienne église catholique. L’ambiance est apaisante, loin du désordre d’Hanoï. La délicatesse et l’attention que nous portent nos hôtes son appréciées de chacun, nous profitons d’un bain de pieds aux herbes, d’un cours de cuisine et d’un massage des mains. Nous partons à vélo à la rencontre des habitants du village ; pas besoin d’aller bien loin pour apercevoir les premiers sourires et l’amusement des villageois à nous voir passer sur nos bicyclettes avec nos chapeaux coniques vietnamiens en feuille de palmier. Nous partageons quelques instants avec les marchandes de poissons, goûtons quelques gourmandises et sommes invités à prendre le thé dans la plus ancienne maison du village datant de 1650.

Nous quittons la campagne pour un paysage plus montagneux et brumeux jusqu’au village de Tuyen Quang, préservé du tourisme. Nous nous installons chez la famille Nguyen, propriétaire d’une exploitation de 40 essences d’arbres fruitiers au milieu desquels nous déambulons. Orangers, avocatiers, sapotiers, ananas poussent très facilement. Ici encore règnent le calme et la douceur de vivre. A la nuit tombée, nous nous délectons d’une bonne soupe de champignons, de savoureux nems, de pousses de bambou merveilleusement cuisinées et de lamelles de porcs aux épices, tout cela accompagné d’un traditionnel bol de riz !

Une route en lacet nous mène jusqu’à Pan Hou, plus au nord. La principale ethnie est Dao. Ils portent fièrement un costume bleu nuit ceinturé de bandes rouges brodées et incrustées de clochettes et de pièces frappées « Indochine française ». Nous arrivons un jour de marché et nous perdons dans la foule pour prendre quelques jolis portraits.

Nous prenons ensuite de la hauteur dans les rizières et les champs de thé. Le climat ici permet une seule récolte annuelle de riz, mais on y cultive aussi le maïs et les concombres. Nous débutons la randonnée dans une brume matinale laissant deviner les rizières qui nous entourent. Après 3h de marche sur des chemins pentus, nous sommes récompensés par un déjeuner de roi partagé avec une famille Dao. Le chef de famille nous offre sa tournée d’alcool de riz. Notre guide est là pour traduire et nos échanges sont joyeux malgré la barrière de la langue. De retour à l’hôtel en fin d’après-midi, quoi de plus agréable qu’un massage traditionnel pour se délasser ?!

Nous empruntons une piste aussi difficile que belle pour nous rendre à Bac Ah, dans la région de Lao Cai. Nous longeons la rivière Chay et effectuons de multiples arrêts à la rencontre des Tay et des H’mong qui travaillent dur pour cultiver leurs terrasses. De nombreuses cascades jalonnent notre parcours, le paysage est splendide. A vol d’oiseau, la frontière chinoise n’est qu’à une poignée de kilomètres.

Arrivée à Bac Ah, les infatigables voyageurs d’Explorator, partent aussitôt à la découverte de la ville. Nous entrons dans un temple, attirés par une musique entrainante et répétitive. Nous n’osons déranger un groupe de femmes en pleine cérémonie mais l’une d’elles nous fait signe de les rejoindre. Ni une ni deux, nous voilà au milieu de cette belle assemblée qui accompagne et habille de multiples tenues chamarrées une prêtresse en transe, qui danse et qui distribue des billets à chacune des convives. Nous apprendrons plus tard que ce type de cérémonies à souvent lieu au Vietnam dans la période qui suit la nouvelle année lunaire.

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Nous profitons d’une dernière journée dans les montagnes pour visiter le marché de Bac Ah. Toutes sortes de denrées s’y vendent, et nombre d’habitants s’y rassemblent pour y manger. Le prix du bétail y est aussi discuté après une méticuleuse observation des bêtes. La présence des H’mong domine. Nous visitons un de leur village. Beaucoup d’entre eux sont encore au marché, les grand-mères ont la charge des petits. Une fois de plus nous découvrons de magnifiques constructions en torchis, organisées pour abriter toute la famille et le bétail (bovins, volailles, cochons…).

Il est temps de rentrer sur Hanoï pour y découvrir quelques monuments incontournables tels que le mausolée d’Ho Chi Minh, le temple de la littérature et le musée d’ethnologie dont les jardins sont ornés de plusieurs habitations typiques du pays que nous avons vu tout au long de notre voyage. Une belle façon de faire nos adieux au Vietnam. A votre tour à présent de découvrir ce pays complexe et charmant sur lequel l’esprit de l’oncle HO veille encore aujourd’hui.

Gwendolyn AMAND

 

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