Voyage de reconnaissance en Arabie Saoudite et en Jordanie, sur les pas des nabatéens

Le 29 avril 2015, le Prince Mohammed ben Salmane ben Abdelaziz Al Saoud, également appelé MBS, est nommé vice-prince héritier d’Arabie saoudite et second vice-Premier ministre. Depuis lors il n’a cessé de prôner l’ouverture au monde de son pays, ouverture qui s’est traduite par la mise en place d’un e-visa longue durée pour 49 nationalités, une véritable révolution pour l’Arabie Saoudite !

Explorator a saisi cette opportunité en organisant son voyage de reconnaissance en novembre 2021, un circuit exhaustif de Riyad à Amman, en passant par l’Asir, suivant ainsi l’ancienne route de l’encens, sur les traces des Nabatéens

Lundi 22 novembre 2021, c’est le grand jour ! Nos premiers pas dans Riyad nous surprennent, on se croirait dans une ville américaine, des banques, de belles voitures, des buildings et une agitation folle ! Nous regardons si des femmes sont effectivement au volant de leur voiture et c’est bien le cas.

Nos trois jours à Riyad nous permettent de faire une visite complète de cette capitale bouillonnante et bruyante.

Tout d’abord le district d’At-Turaif, à ad-Dir’iyah, la ville fait partie du projet Vision 2030 de MBS et est actuellement en complète rénovation.

Riyad est surprenante et nous réserve quelques belles surprises dont le musée national, qui est d’une incroyable richesse (de l’Arabie préhistorique à aujourd’hui). Il bénéficie en outre d’une très belle scénographie !

Etape suivante, le fort Masmak, monument très imposant. Construit en 1865, il a été le lieu de la bataille de Riyad, le 14 janvier 1902, lorsque les rebelles menés par Abdelaziz ben Abderrahmane al-Saoud ont repris possession de la ville. Rénové dans les années 1980, il fait aujourd’hui parti du centre historique du roi Abdulaziz.

Nous nous rendons ensuite à Abha par avion.

L’arrivée en cours d’après midi nous laisse le temps de monter sur une colline surplombant la ville pour admirer un joli panorama sur la cité d’un côté et une vallée de l’autre, avant que le soleil ne se couche…

A Abha, nous visitons le quartier de Muftaha, aussi concerné par le projet Vision 2030,

et à quelques kilomètres de là, au village de Rijal Almaa (site inscrit sur la liste indicative de l’UNESCO), qui mérite de s’y attarder, tant sa restauration est réussie.

Nous sommes tous aussi assez surpris du panorama qui s’offre à nous au Jabal Sawda. Nous ne nous attendions pas à voir un paysage aussi montagneux et végétalisé, très loin des idées préconçues que nous nous nous faisions de ce pays !

Le lendemain, nous avons environ 250 km de trajet pour rejoindre la ville de Najran par l’autoroute. Nous commençons à apercevoir des maisons de style yéménite perdues au milieu des maisons modernes. Nous longeons la frontière pendant quelques kilomètres avant d’arriver à Najran.

Nous visitons tout d’abord le site archéologique de Al Okhdood, où l’on découvre des vestiges de plus de 2000 ans, dont un ancien palais fortifié avec des inscriptions thamudéennes et de nombreux dessins gravés dans la pierre.

 

 

 

Nous visitons ensuite le magnifique palais Emara, très bien restauré.

A Najran, les réseaux sociaux sont très efficaces, car, à peine arrivés dans la ville, la nouvelle qu’un groupe de touristes français est là, circule à toute vitesse. Le temps d’arriver au palais, une jeune femme nous attend sur place et nous en fait la visite en tenue traditionnelle.

Les gens que nous rencontrons sont très heureux de rencontrer des touristes. Ils sont ravis de pouvoir échanger et sont très fiers que l’on vienne d’aussi loin pour visiter leur pays ! Ahlan wa sahlan (soyez les bienvenus !) !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous en sommes déjà à notre 7ème jour de voyage et nous quittons le sud par un vol intérieur qui nous amène jusqu’à Jeddah, ville moderne, occidentale, vivante et accueillante.

Jeddah… Son quartier Al Balad et ses vieilles maisons ornées de moucharabieh, son marché, ses portes colorées…

 

En fin de journée, nous longeons la corniche en bus pour aller voir le fameux jet d’eau et la mosquée flottante. Sur la corniche, nous croisons des familles, des groupes de femmes en train de discuter entre elles ; on les entend rire ; on sent les arômes de cardamome s’échapper des tasses ; on se croirait sur la corniche de Beyrouth ou du Caire. La nuit est tombée mais la vie exulte.

Départ matinal vers Médine… La Ville sainte, interdite aux non-musulmans, inaccessible, mystérieuse… Lorsque nous passons les portes de cette ville, nous savons que nous sommes le tout premier groupe de Français à dormir sur place… C’est donc un mélange d’excitation et d’appréhension qui s’empare du groupe car nous ignorons quelles réactions nous allons susciter auprès de la population locale.

Parés de nos abayas, nous partons à la découverte de la ville, nous visitons une ferme locale, le musée de la mosquée du Prophète, le mont Uhud et la rue Qiba où se trouve la plus vieille mosquée du pays.

En soirée nous avons la chance unique de nous approcher au plus près de la mosquée du Prophète pour nous imprégner de l’ambiance … Instant magique, inoubliable !

Puis arrive la journée que nous attendions tous avec beaucoup d’impatience … Le départ en direction de la vallée d’Al’Ula !

Au milieu des montagnes de grès un tapis de palmiers recouvre le fond de la vallée, le paysage est à couper le souffle, quelle merveille !

La vieille ville d’Al’Ula est en cours de restauration mais une rue a été réhabilitée pour permettre aux touristes d’imaginer à quoi cette ville ressemblait jusque dans les années 1980, avant d’être abandonnée.

Le point de départ de toutes les excursions dans la région d’Al’Ula se fait depuis le centre touristique situé au centre de la ville.

L’organisation de la visite est très encadrée et nous avons été un peu frustrés de ne pas pouvoir déambuler à notre guise autour des tombeaux comme sur le site de Pétra, que nous verrons ultérieurement, mais cette organisation est rendue nécessaire pour encadrer les 30 millions de visiteurs attendus pour 2030.

Dans la région d’Al’Ula, nous visitons aussi le site de Dadan, nous prenons un café sur le site de l’Elephant Rock, très agréable en soirée. La région est également le point de départ d’une excursion vers les plus beaux paysages d’Arabie Saoudite, le Wadi al Disah.

Nous sommes maintenant dans le dernier tiers de notre voyage et nous partons découvrir le nord en faisant une première halte dans la ville de Hail. Les distances à parcourir sont grandes, nous y arrivons en début d’après midi.

Nous y visitons le Palais Al Qishlah, le fort A’Arif, mais également un souk géré uniquement par des femmes, et finissons la journée autour des tours encore visibles du Palais Barzan.

 

A Sakaka, nous atteignons le point le plus septentrional d’Arabie saoudite. Sur la route nous effectuons une halte à Jubbah, site UNESCO, où nous observons de nombreux pétroglyphes préislamiques et préhistoriques. Les inscriptions les plus anciennes dateraient de 5500 ans avant notre ère.

Visite très intéressante, complétée par un arrêt « coutume locale » que l’on retrouvera tout au long du voyage. On nous invite à nous installer dans un salon en ayant pris soin d’ôter nos chaussures, on nous souhaite la bienvenue, on boit le café préparé avec des grains de café « khawlani » rouges, souvent mélangés à de la cardamome et à du safran pour donner une teinte jaunâtre au café, connu localement sous le nom de « gahwa », et on discute…

Nous reprenons la route et effectuons un arrêt à Dumat al Jandal pour visiter le palais Marid.

Après une matinée de route, nous arrivons à Tabuk pour le déjeuner, il nous reste 50 km pour atteindre la frontière jordanienne, où nous effectuons un changement de véhicule.

Encore quelques kilomètres et nous rejoignons le désert du Wadi Rum, le village de Rum puis notre campement pour la nuit… Les températures sont fraîches, mais les couleurs sont magnifiques !

 

Il est temps à présent de découvrir la plus connue des cités nabatéennes, Pétra, fondée vers la fin du VIIIe siècle  av J.-C. par les Edomites. Elle sera ensuite occupée par les Nabatéens qui la feront prospérer grâce à sa position de carrefour des caravanes transportant l’encens, les épices et d’autres produits précieux provenant de l’Arabie Heureuse, d’Egypte, de Syrie et de Méditerranée.

Tout d’abord il faut remonter le Siq pour atteindre le trésor ou Kazneh, qui est un véritable joyau !

Nous déambulons au milieu des tombeaux. Pour atteindre le monastère ou Deir il faut gravir quelques 800 marches, mais l’effort est rapidement récompensé par la beauté du lieu. La visite de la Petite Pétra ou Siq al Barid, moins impressionnante mais tout aussi fascinante, clôture les visites de cette région.

Nous remontons assez rapidement jusqu’à Amman, où nous attendent les dernière visites de ce voyage… La citadelle, le théâtre romain et le marché aux fruits et aux légumes.

Notre périple s’arrête à notre arrivée à Paris le 8 décembre.

Ce que je retiens de ce voyages se sont les paysages incroyables, des rencontres sincères qui ne sont pas encore biaisées par le tourisme de masse, mais aussi la complexité de la logistique de ce pays et l’incroyable disponibilité, gentillesse et efficacité de notre guide Louay qui a su rendre ce circuit inoubliable.

Je tiens à remercier tout particulièrement mes mes co-voyageurs pour leur adaptabilité et leur compréhension dans cet exercice parfois difficile du voyage de reconnaissance.

Le 16 février 2022
Manon du Chaffaut

Retrouvez notre voyage sur le site d’Explorator :https://www.explo.com/circuit-arabie-saoudite-jordanie-routes-nabateennes-de-l-arabie-heureuse-a-l-arabie-petree

 

 

 

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