Soudan : compte-rendu de voyage (Nubie)

Merci à Françoise et Francis qui ont participé à notre circuit « Soudan : Royaumes antiques et déserts de Nubie » en Novembre 2015 pour leur récit de voyage.

Participants

« EN PREAMBULE, Quelques repères historiques

KERMA : capitale du royaume de Koush, a donné son nom à une civilisation qui s’est développée dans la Nubie méridionale entre 2350 et 1450 avant J.C. Le royaume de Koush atteignit le faîte de sa puissance  à la fin de la Deuxième Période Intermédiaire  et de la XVIIe dynastie, lorsque ses troupes parvinrent à contrôler la Basse Nubie et à pénétrer en haute Egypte.

NAPATEEN : on désigne ainsi la première phase du deuxième royaume de Koush, marquée par une période de gloire extraordinaire, celle des pharaons de la XXVe dynastie (713-662), des Nubiens qui régnèrent à la fois sur l’Egypte et sur le Soudan, appelés « pharaons noirs »  (Pianke, Taharqa). Cette période marqua le début d’un remarquable développement politique et culturel. Profondément marqués par cinq siècles d’administration egyptienne, les koushites créèrent alors un Etat inspiré du modèle pharaonique, qui parvint, à travers d’inévitables mutations, à se maintenir pendant plus d’un millénaire.

MEROITIQUE : Dérivé de Méroé, résidence favorite des rois de Koush à partir du Vie siècle avant J.C. il désigne la seconde phase culturelle de ce royaume, à forte composante hellénistique, par opposition à la première phase, dite napatéenne, à forte composante pharaonique. Le passage de l’une à l’autre se fit dans le courant du IVe siècle avant J.C., après que la conquête d’Alexandre le Grand eut intégré l’Egypte au monde hellénistique.

Le Lac NASSER : décidé en 1955 et mis en œuvre en 1958, il eut pour conséquence la création d’un lac de retenue de 500 kms de long et d’une contenance de 160 milliards de m3 d’eau, qui a fait disparaître la Nubie jusqu’à la limite méridionale du Batn el Hagar (zone rocheuse dans laquelle le Nil était très encaissé, au nord de l’île de Saï, entre Saï et Wadi Halfa).

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Compte rendu de voyage:

Vendredi 13 novembre 2015 : voyage en avion la nuit Paris-Istanbul-Khartoum.


Samedi 14 : arrivée à Khartoum le matin tôt

Matinée : visite du musée archéologique de Khartoum, les 3 temples déplacés et reconstruits dans le jardin du musée : Buhen, Semna Ouest et Kumna. La tête d’Auguste, le pied momifié, les statues, les céramiques, la tête de Taharqa. Les grosses grenouilles en pierre dans le jardin du musée. Puis visite du tombeau du Mahdi et du musée du Khalifa, avec les souvenirs du  général britannique Gordon, dans la ville de Omdurman qui jouxte Khartoum. Départ pour le Nord soudan. En route, tout le monde dort dans les voitures…

On dépasse Debba, où se trouve la bifurcation entre la route directe du Nord vers Assouan et la route du Nord Est (qui se séparera plus loin entre la route pour Port Soudan, plein Est et une route vers le Nord et Atbara). Nuit en tentes dans le désert après un excellent dîner (tous les repas seront excellents grâce à notre cuisinier!)


Dimanche 15 : départ pour Dongola  où nous arrivons à 11h20.

Au passage, des troupeaux de jeunes dromadaires en route pour l’Egypte où ils seront vendus pour la boucherie, en train de brouter des tiges de mil répandues dans un vaste champ.

 A Dongola nous abandonnons la route goudronnée pour une piste parallèle. Notre premier temple composé de trois colonnes : Sesibi. Après midi piste, premiére vue du Nil et bivouac dans le « désert ».


Lundi 16 :

lever 7h départ 8h30 ; on attrape rapidement le goudron pour aller à l’île de Saïs. Arrivée au Nil ; Laura a emmené des moustiquaires individuelles car Saïs est bourrée de moustiques ; un petit bateau nous emmène de l’autre côté pour aborder à Saïs. Deux pick up nous attendent. Il y a beaucoup de vent : quelle chance, pas de moustiques !
Nous commençons par visiter la nécropole  de « Kerma » : tombes rondes, marquées par des cailloux blancs au milieu cernés par un rond de cailloux noirs. Les morts sont enterrés au milieu en position fœtale. Cette nécropole est très vaste. A côté, la nécropole méroïtique. Nous y rencontrons les archéologues, deux charmantes jeunes femmes qui nous font visiter les tombes qu’elles restaurent : rectangulaires, à côté de pyramides dont elles refont les périmètres pour donner une idée de ce qu’était le site à l’époque. Les morts sont maintenant inhumés « en longueur » et la tête vers l’Est.

 

Plus loin, nous visitons le fort ottoman (1821), vaste amas de briques crues. Les Ottomans ont fondé Khartoum, qui est devenu le premier marché aux esclaves, remplaçant Shendi dans cette fonction… Tout à côté du fort ottoman se trouvent les ruines d’une ville égyptienne. (le fort a été bâti sur le site de la ville). A côté encore, les restes d’une basilique : quelques grands piliers en pierre…Fouille prévue par des archéologues polonais. Plus loin, près du Nil un vieux temple d’Amon dont il ne reste quasi rien.  Les visites finies nous embarquons dans les deux pick-up….dont un seul démarrera. Il faudra attendre que le premier revienne prendre la deuxième partie du groupe… Retraversée du Nil et nous reprenons nos 4×4.

13h30 : visite du site de Seddeïnga : il ne reste qu’une colonne ! Laura a cependant repéré quelques belles gravures sur des pierres de soubassement et nous les fait admirer. Myriade d’enfants qui nous entourent très gentiment.

14h : visite du djebel Docha : un petit chemin entre le Nil et une falaise sur laquelle sont creusées portes et effigies de pharaons, avec des cartouches. Une partie a été détachée et emportée (vers un musée soudanais ?). En tout cas il y a moins de choses que ce que Laura avait vu lors de sa visite précédente. Le site est superbe.

Retour à la maison nubienne où nous dînerons et dormirons. Il n’est pas tard (16h) et nous ressortons de la maison pour contempler et visiter, à 200m, le temple de Soleib : temple d’Amon, classique, construit par Toutmosis III, comportant un premier pylone, une vaste cour, un deuxième pylone, puis un péristyle suivi d’une salle hypostyle, puis en enfilade le sanctuaire et enfin la petite pièce réservée à la statue du Dieu. Très belle lumière sur les piliers encore debout ; beaucoup de détails superbes sur les pierres, les colonnes et les restes de pylones.


Mardi 17 : lever 5h30 départ 7h, vers le sud cette fois-ci !

Piste puis rapidement goudron. Arrivée au « bountoun » (le ferry) : vieux bateau qui peut prendre à peine 5 ou 6 voitures. Il faudra deux rotations pour que nos quatre voitures puissent passer. En attendant le ferry, visite de la petite cahute où officient quelques dames très sympathiques qui font du café soudanais au gingembre et du thé. Julia, Laura et Marie-laure, éminentes linguistes ou en tout cas beaucoup plus douées que la plupart d’entre nous, bavardent gaiement avec celles-ci, les chauffeurs et les préposés au débarcadère, ainsi qu’avec d’autres passagères, (apparemment indiennes ?).

Nous prenons tous le premier ferry en tant que piétons et attendrons notre dernière voiture de l’autre côté. Laura profite de ce contretemps pour nous emmener voir une montagne remplie de gravures rupestres de toutes époques (le site de SEBOU). Peu éloigné de ce site se trouve une autre colline d’où l’on a une vue superbe sur la troisième cataracte du Nil.

Nous arrivons à Kerma à l’heure du déjeuner. L’après-midi est consacré à la visite de la Deffufa occidentale (restaurée) et à son musée. En route vers notre bivouac dans les sables nous nous arrêtons pour visiter des maisons décorées dans deux villages nubiens. La population est venue nous regarder…dans les yeux…et par-dessus les murs…Une statue du pharaon Taharqa, abandonnée par ses sculpteurs, gît proche du village de Tombos, dans une carrière de granit. Une stèle votive figure dans les points à voir de ce Village.

Ensuite les 4×4 s’enfoncent dans les sables, au sens figuré mais aussi au sens propre ! Planches à sable, pelles pour dégager les voitures, et on pousse et on pousse…. Quand c’est fini, c’est déjà la nuit !

Déjà habitués à nos tentes, nous les montons sans problème dans l’obscurité tandis que nos fidèles chauffeurs et cuisinier nous préparent comme d’habitude un délicieux dîner. Quel dommage de ne pouvoir l’accompagner d’une bonne bouteille de vin….


Mercredi 18 : 9h30 nous arrivons à Old Dongola (le Vatican du Soudan chrétien). Immense site, où des restes de chapiteaux ont été alignés en rang d’oignons derrière un mur construit par les archéologues on ne sait trop pourquoi.

Sur la première colline (la plus haute), se trouve un grand bâtiment reconstruit qui était « la salle du trône », et dominait toute la ville. Un archéologue polonais nous en défend l’entrée et la visite pour motif de sécurité. Sur un angle du site, très éloigné de cette salle du trône, se trouvent les ruines d’un vieux monastère fouillé par une mission polonaise. Nous nous approchons et les deux polonaises archéologues, extrêmement sympathiques, nous en ouvrent les portes : nous pouvons visiter et photographier librement des fresques de style byzantin très expressives et très bien conservées pour certaines. Une chance exceptionnelle….

Départ pour la nécropole de Kurru, où plusieurs tombes sont décorées et où l’une est encore ouverte aux touristes. Les tombes sont souterraines et comportent deux chambres, décorées toutes les deux. Les lampes électriques nous permettent d’apprécier les décors peints mais les photographies sont difficiles…. Nous faisons le tour du site et voyons qu’un temple semi-enterré est en bonne voie de restauration. Retour aux voitures et visite du site des  arbres pétrifiés.

Arrivée à Karima. Nous avons été rapides toute la journée et avons le temps de faire l’ascension du djbel Barka (10 minutes dans les cailloutis). Du haut nous avons une vue panoramique sur la ville, le site archéologique, le temple d’Amon, le pinacle sacré (en forme d’uraeus). Descente rigolote dans une dune qui a envahi un côté du djebel Barka. Installation à la ravissante auberge de  Karima, construite par une Italienne et appartenant à l’association de Maurizio Levi, elle est encore aujourd’hui dirigée par une Italienne, Flaminia.


Jeudi 19 : début de la visite du site par le grand temple d’Amon, puis le petit temple d’Amon, puis le temple de Mout situé sous le pinacle. Le naos (sanctuaire) du temple de Mout, creusé dans le rocher, a été restauré, notamment les peintures de l’intérieur.A l’entrée du Naos, statue de Bès, protecteur des femmes enceintes. Les peintures, difficiles à photographier avec les lampes électriques, ont été restaurées finement par les Italiens ; le résultat est superbe, nous sommes tous sous le charme. Nous continuons par les pyramides méroïtiques, les plus anciennes puis les plus récentes. A chaque pyramide est associée une chapelle à son est. Passage rapide à l’hôtel Karima puis continuation vers l’école et le marché.

Nous arrivons à l’école au moment où les écoliers la quittent  (11h30). Les cadeaux de tous : crayons, cahiers, etc…. font très plaisir aux maîtresses qui nous remercient chaleureusement (et nous recommandent à Dieu). Le marché pour finir. Photos interdites. Déjeuner à l’hôtel et départ pour les pyramides de Nurri (pyramides napatéennes). 15h45 départ pour le cratère Atrun. Nous y arrivons en fin d’après midi et bivouaquons à quelques encablures du cratère. Une coulée volcanique jouxte le bivouac. Visite de « semi nomades ».


 

Vendredi 20 : à pied pour le « cratère » Atrun, situé dans une cuvette bordée d’un côté par une muraille granitique primitive et des trois autres côtés par des restes volcaniques. Cette cuvette est elle le reste d’une explosion volcanique, ou l’effet d’un effondrement ?

L’extraction du sel se fait en mouillant la terre à partir des trous d’eau non saline occupant le fond de la cuvette. L’eau fait remonter le sel contenu dans la terre et les ramasseurs de sel recueillent la fleur de sel ainsi apparue. Ce sel sert pour les animaux et non pour la consommation humaine. De petites cabanes bordent le pourtour de la cuvette et les sacs de sel y sont entreposés.  Peu d’activité lors de notre passage. Il reste peu d’eau et ceci explique peut-être cela. Nos voitures nous rejoignent et nous suivons la piste jusqu’au goudron que nous atteignons à 10h20. Peu après arrêt près de huttes occupées par des nomades Hassany.

Photos des chevreaux, et de deux vieilles femmes assises seules dans une hutte à part. Visite d’un puits. Grande traversée du désert par les pistes, déjeuner dans une « maison de thé » puis arrivée au Nil que nous traversons dans un petit « bantoun ». Peu après nous arrivons sur le site de Meroe.

Visite de la cité royale  et du temple d’Amon, dont il ne reste quasi rien ! Derrière le temple d’Amon, visite d’un petit temple puis un peu plus loin d’un autre petit temple, restauré, le temple de « la victoire ». En faisant le tour, et en enlevant le sable qui recouvre les pierres du bas, on découvre de beaux bas-reliefs couverts de prisonniers du pharaon et de scènes de guerre. Nous gagnons en voiture la nécropole Ouest : il s’agit de vieilles pyramides dont quelques unes ont été reconstruites par divers mécènes (Sue Carney, par exemple). Nos chauffeurs nous emmènent sur des collines d’où nous photographions le coucher de soleil sur les pyramides que nous venons de visiter. De l’autre côté, vers l’Est, nous apercevons les autres pyramides et notre camp de tentes, tout blanc sur l’horizon. Installation au camp de Meroe.


Samedi 21 : Nous visitons la nécropole Nord, nécropole royale car plus de 20 rois y sont enterrés et un nombre notable de reines. Les pyramides sont hautes et belles, comportent toutes une chapelle à une seule chambre du côté est, sauf une pyramide non identifiée dont la chapelle comporte deux chambres successives. Visites des chapelles qui sont toutes décorées de bas-reliefs, et nous admirons tous la chapelle de la pyramide 12, particulièrement décorée.

Puis nous passons à la nécropole sud, où les pyramides sont modestes ainsi que  les autres sépultures : mastabas, tumuli, car il s’agit d’une nécropole abritant des notables et nobles, quelques reines, mais pratiquement pas de roi.

Nous quittons ce site emblématique de la Nubie pour nous arrêter, en cours de route, dans un petit village où un marché aux chèvres est en train de se terminer. Ce village est bâti le long d’une voie ferrée autour de l’ancienne gare. Photos toujours interdites. Vers l’heure du déjeuner nous atteignons le gros village de Shendi, centre routier, où les 4×4 font le plein de gasoil mais l’une des voitures fonctionne à l’essence et… plus d’essence !

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Déjeuner à Shendi. Nous prenons la route encombrée de Khartoum et coupons la clim dans la voiture à essence. Très rapidement nous abandonnons le goudron et prenons direct à travers le désert en direction de Mussarawat al Soufra. Il s’agit d’une immense enceinte située dans une sorte de cirque borné sur 3 côtés par des collines relativement élevées. Aucun reste de ville ou village dans les alentours. Nous arpentons cet immense endroit pour nous arrêter dans un angle devant le temple d’Apedemak, restauré par une mission allemande. Pour la première fois l’éléphant apparaît presque partout dans les gravures qui restent, soit sur les murs du temple, soit sur les murs d’enceinte. Laura découvre même une gravure « osée »… Le gardien nous ouvre la réserve qui recèle des restes forts intéressants.

Nous partons bivouaquer dans un désert proche, parmi les chèvres et les ânes. Feu de bois, danses et chants de nos chauffeurs et de Laura, notre dernière soirée dans le désert est joyeuse et conviviale. Quelques autochtones nous ont rejoint (les gardiens de la zone archéologique).

Jean Claude donne à Ahmed son couteau et reçoit en remerciement son instrument de musique (une sorte de luth). Super dîner avec gigot d’agneau (pas de champagne ni de Bordeaux, ni de Bourgogne….).

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Dimanche 22 : départ pour Naga, last but not least, ce sera l’un de nos plus beaux sites ! Temple encore assez classique, quoique des éléments tardifs incluent des détails gréco-romains : par exemple les plissés des vêtements. Des prisonniers en faisceau.

Et surtout le « kiosque », bâtiment ravissant, carré, avec des ouvertures « romanes », des chapiteaux grecs (corinthiens), une profusion de décors. Les pierres du mur d’enceinte et celles de l’extérieur du kiosque présentent de très belles scènes classiques : présentation du pharaon et de sa famille au Dieu Amon sous ses diverses formes (bélier, forme humaine, etc…) dont la gravure très profonde a permis la conservation à travers les siècles. Nous sommes suivis de près par un jeune garçon qui ne cesse pa de nous embêter allant jusqu’à fermer l’entrée du bâtiment, pourtant ouvert à notre arrivée. Laura ne se laisse pas impressionner et malgré ses cris nous entrons tous à l’intérieur pour admirer de nouveau de très belles scènes pharaoniques.

La sortie nous réserve encore de belles photos car un puits rassemble autour de lui, outre les troupeaux habituels, des ânes venus avec des bidons faire provision d’eau. Des ânes et des bœufs tirent des cordes passant sur des poulies disposées au dessus du puits auxquelles sont attachés les bidons en caoutchouc remplis d’eau. Les hommes et jeunes gens qui officient nous réclament de l’argent pour les photos….. Un joli petit ânon blanc a beaucoup de succès, surtout quand il tête… !

Nous repartons. 12h, c’est le goudron et la route encombrée de camions jusqu’à Khartoum puis Omdurman  où nous passons une heure dans les ruelles du marché. Quelques achats d’artisanat. Arrivée vers 18h à l’hôtel grand villa où nous rejoignons chacun nos chambres.

20h, dîner folklorique à l’hôtel où visiblement il ne reste pas grand-chose en cuisine. Minuit : Laura vient nous chercher pour nous accompagner à l’aéroport. Fin d’un bien beau voyage…

LAURA, MERCI POUR TA COMPETENCE, TA GENTILLESSE, TON INDEFECTIBLE DEVOUEMENT, TON HUMOUR ET TA JOIE DE VIVRE !

Participants

Merci aussi à tous les participants et l’équipe pour leur gentillesse et leur art à monter des bivouacs sympathiques et…gastronomiques !

Chauffeur Voiture 1 : Musaddag, Chauffeur Voiture 2 : « Chorba », Chauffeur Voiture 3 : Walid,Chauffeur Pick-up : Ahmed et Albarka, notre cuisinier.

Voyage organisé par Explorator

Texte de Françoise Auvray et Photos sélectionnées de Francis Auvray. »

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