Notre retour d’expérience

Gujarat : Une première approche entre fête et spiritualité

Une première approche entre fête et spiritualité

Aéroport d’Ahmedabad, 4h du matin. Nagender, notre guide indien nous accueille chaleureusement avec des colliers de fleurs et nous propose de nous rendre au temple hindou de Swaminarayan dans la matinée pour assister à la fête de Holi.

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Un lieu particulièrement bien choisi. En effet, dans un endroit quelconque, nous aurions uniquement assisté à un moment festif païen alors que Holi puise ses fondements dans la religion.

Célébrée en deux temps et dédiée à Krishna, réincarnation du dieu Vishnou, Holi évoque la victoire du bien sur le mal, la fertilité et l'arrivée du printemps.

Les feux allumés la première nuit par les fidèles rappellent la crémation de Holika, démone brûlée par Vishnou. Les pigments de couleurs utilisés le lendemain évoquent également Krishna qui, condamné par un démon à avoir la peau bleue, enduisit de couleurs le visage de sa promise à la peau claire afin de conserver son amour.

Dans les ruelles étroites à l’approche de Swaminarayan règne un indescriptible capharnaüm mêlant voitures, touk-touks, carrioles, motos et piétons et, pourtant, nos voitures se fraient aisément un passage. Nous découvrons les règles locales de circulation, pas de panneaux ni de clignotants, de simples petits coups de klaxon, quelques signes discrets de la main et tout «coule».

Afin d’accompagner les fidèles qui se pressent déjà nombreux à l’entrée du temple, Nagender nous invite à adopter les rites hindous en quittant nos chaussures et en empruntant les passages spécifiquement réservés à la gente féminine ou masculine. Par respect, nous observons discrètement. Les uns suivent le mouvement de déambulation qui les conduit à se prosterner devant chaque représentation divine.  

D’autres, assis à même le sol, prient les yeux clos ou préparent des offrandes : lampes à huile, fruits, riz, lentilles ou autres graines disposés en forme de svastika, l’un des symboles majeurs de l’hindouisme. Notre présence ne reste pas longtemps inaperçue, des mains bienveillantes se tendent pour nous conduire au plus près des dieux richement parés. Un moment presque surréaliste pour notre culture occidentale ! Progressivement la ferveur de l’atmosphère s’allège, les fidèles investissent la cour, bientôt rejoints par une foule hétéroclite de plus en plus nombreuse.  

Nous les imitons, nous laissant porter par le mouvement. Ici également notre présence est rapidement remarquée, on nous tend la main, nous enlace comme si nous étions amis ou membres de la famille. La barrière de la langue vite contournée l’on nous interpelle pour savoir d’où nous venons, la France, peu la connaissent, il faut souligner que nous sommes les seuls touristes sur les lieux. Nous nous prêtons volontiers au jeu des photos, drôle de sensation, d’ordinaire c’est nous qui photographions les autochtones. Un groupe de jeune s’enhardit, des sachets de poudres sortent de leurs poches, des ballons lestés de pigments projetés en l’air éclatent au-dessus de nos têtes … et nous voilà, comme tous, couverts de couleurs symboliques, vert pour l'harmonie, orange pour l'optimisme, bleu pour la vitalité, rouge pour la joie et l’amour, violet pour la puissance, le mystère et la spiritualité.

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« happy Holi, happy Holi ! », nous nous perdons de vue un long moment, nous laissant gagner par cette euphorie générale, sans jamais ressentir une quelconque insécurité, comme d’ailleurs tout au long de notre voyage.

C’est en prenant de la hauteur que nous mesurons réellement l’ampleur de l’évènement. Nimbées par un halo de couleurs, des milliers de personnes, dansent, chantent, tapent des mains et prient à l’unisson. Pour nous, un moment privilégié, exceptionnel chargé à la fois de joie et d’émotion. Merci Nagender !

Tôt le lendemain matin nous retournons au temple qui a retrouvé toute sa sérénité. La veille, pris par la perspective de la fête nous n’avions pas réellement pris la mesure des lieux, en réalité un vaste complexe, une débauche de couleurs, de formes, de sculptures divines ou païennes pour le porche d’entrée et le temple principal, une dentelle de bois pour les havelis (ici maisons du Seigneur) abritant notamment un temple des femmes et des lieux destinés aux pèlerins.

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A l’intérieur, le même accueil que la veille, empreint de bienveillance et de tolérance, nous est réservé.

Nagender peut prendre le temps pour commencer, en direct, à nous initier aux subtilités de l’hindouisme : les différents courants de pensée, le vaste panthéon des dieux, les rites de prières et d’offrandes, l’architecture des temples, … Informations qu’il nourrira tout au long de notre périple au fur et à mesure de nos visites et de nos rencontres.

Nous gagnons ensuite la vieille ville classée par l’UNESCO, cette fois, une plongée dans l’histoire d’Ahmedabad nous attend.

Deux semaines plus tard, de retour dans cette ville, nous aurons le sentiment d’avoir effectué plusieurs voyages, en effet, le Gujarat offre mille et une facettes complètement différentes (religions, patrimoine architectural, mer, désert de sel et campagne, pêcheurs, cultivateurs et populations tribales, derniers lions d’Asie, artisanat, …), sans oublier de souligner l’extrême gentillesse de la population avide de rencontres et de partage. C’est pourtant encore une région quasiment inconnue des touristes ; pour nous, une chance, un privilège.

   

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Michèle et Denis
en compagnie de Nagendra, notre guide

May 30, 2025
Nos voyages dans ce pays